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RSE : Quels impact pour les entreprises et le monde de l’IT ?

Vie au travail

RSE : Quels impact pour les entreprises et le monde de l’IT ?

La date du 22 mai 2019 marque un tournant pour la RSE en France. Elle correspond à l’entrée en vigueur de la loi Pacte. Cette loi renforce le poids de la RSE avec la création du statut d’entreprise à mission. La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) c’est la contribution des entreprises au développement durable. Cette contribution peut se matérialiser de plusieurs façons : respect de l’environnement, parité hommes-femmes, accueil des personnes en situation de handicap, lutte contre les discriminations… Le tout avec pour objectif de chercher à avoir un impact positif sur la société. Cette contribution touche de nombreux domaine dont l’IT qui essaye tant bien que mal d’être en accord avec les principes RSE. L’IT représente 2,5% des émissions de gaz à effet de serre en France. 79% de l’empreinte carbone est dû à l’équipement numérique (téléphone, ordinateurs …). D’où l’importance de la RSE dans ce domaine.  

La loi Pacte oblige les sociétés à intégrer la considération sociale et environnementale dans la gestion de leurs activités. Ce point est très important pour la plupart des entreprises car pour développer leurs activités, elles peuvent avoir des impacts négatifs sur la planète. Par exemple en participant à la destruction de la biodiversité (avec l’utilisation d’énergie fossile et en produisant de nombreux déchets) ou contribuer au changement climatique (via l’émission de gaz à effet de serre comme le méthane ou le CO2). En RSE, c’est ce que l’on appelle l’impact environnemental de l’entreprise. Outre ce poids environnemental, les sociétés ont un impact social. Par exemple, en dégradant la santé de leurs clients ou encore la santé mentale et physique de leurs employés. De plus, certaines entreprises jouent un rôle dans certaines crises traversées par la société comme les banques, assurances… qui peuvent plonger toute une industrie en crise. Dans les cas les plus extrêmes, certains grands groupes engendrant des crises humanitaires : travail d’enfants, soutien à des régimes dictatoriaux… Cependant, il ne faut pas voir le verre à moitié vide. Certaines entreprises ont un impact positif sur la société. Notamment en favorisant l’insertion des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap, en favorisant la diversité de leur personnel ou en dialoguant en amont des projets avec les riverains.  

 

 

Les raisons et intérêts de la RSE en entreprise  

La RSE n’est pas une démarche obligatoire. Mais alors, qu’est-ce qui pousse les entreprises à développer un département ou une équipe RSE ? Tout d’abord, il faut préciser que bien qu’un service RSE ne soit pas obligatoire, certaines pratiques sont exigées par l’État. C’est le cas de la déclaration des extra-financiers ainsi que du bilan carbone. Ce dernier est imposé par l’ADEME (Agence de la transition écologique) aux entreprises de plus de 500 personnes en métropole et 250 personnes en outre-mer. Ce bilan est à réaliser au minimum tous les quatre ans. 

Cependant, le principe de la RSE n’est pas d’être punitif. L’objectif est que toutes les parties prenantes (clients, collaborateurs, fournisseurs, etc.) trouvent leur compte. Par exemple, les clients veulent une politique environnementale sérieuse, les collaborateurs ont pour objectif d’optimiser les résultats… La RSE permet cela. Certaines structures qui appliquent cette méthode sont nommées « entreprises à mission« . C’est le cas pour H2O at Home, spécialisée dans les produits ménagers. L’entreprise, basée à Hallennes-lez-Haubourdin, ne vend que des produits respectueux de l’environnement. L’une des entreprises qui est connue pour ces engagements., c’est Patagonia qui reverse 100 % de ses bénéfices à des associations pour la sauvegarde de l’environnement. 

L’IT est l’un des secteurs d’activité qui a un conséquent impact sur la société. Dès lors, la RSE peut y jouer un rôle très important mais quand est-il dans les faits ? 

 

La RSE compatible avec l’IT ?  

L’IT, bien qu’il puisse être une solution dans une démarche RSE, comme le télétravail pour éviter les déplacements des salariés. Il n’est pas forcément un domaine où la RSE est la plus présente, la faute d’un manque de moyens mis en place pour endiguer ce problème. D’après Canalys (société d’analyse du marché informatique), en 2025, 240 millions de PC ne pourront pas être reconditionnés faute de pouvoir y installer Windows 11, ce qui correspond à 37 millions de tonnes de CO2. On peut également penser au service de stockage de données qui consomme énormément d’énergie pour leur bon fonctionnement. Cependant, certaines grandes entreprises comme Lenovo mettent l’accent sur la RSE. La société chinoise s’est engagée à ce que “D’ici 2025, 100 % de nos PC contiendront des matériaux recyclés après utilisation”. D’autres actions sont mises en place pour développer la RSE dans le monde de l’IT, comme le mouvement green IT qui vise à réduire l’empreinte carbone de l’IT. À noter le collectif du même nom qui rassemble les experts à l’origine des démarches de sobriété numérique, numérique responsable et de slow tech. 

 

Les limites de la RSE  

Comme la plupart des actions à mettre en place dans une entreprise, la RSE est restreinte par des contraintes budgétaires. La création d’un département ou d’une équipe implique de surcroît un coût. Pour beaucoup de chefs d’entreprise, ce coût n’est pas jugé nécessaire. À cela s’ajoute la contrainte temporelle. Face à cette situation, diverses sociétés essaient d’éviter de devoir mettre en place des actions de RSE. De son côté, l’État ne contrôle pas la pratique des acteurs privés. La démarche de RSE doit donc venir d’une initiative volontaire. Pour pouvoir faire progresser les choses en matière de RSE, les actions doivent être menées par les députés européens. Ce qui restreint forcément les marges de manœuvres de l’État Français. 

Même si la RSE présente de nombreux avantages, cette approche du monde de l’entreprise a encore du mal à se généraliser. Notamment dans le domaine de l’IT. La faute à des limites et des contraintes qui réduisent son impact. Il faut tout de même noter que dans quelques cas, la RSE permet d’avoir des effets positifs. Pour Décathlon, BlaBlaCar ou encore Carrefour, la stratégie RSE permet de se faire bien voir et d’attirer de futurs collaborateurs.  

 

Clément Fradique  

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